Nutrition

Les secrets des étiquettes alimentaires : épisode 1

Les étiquettes alimentaires sont pensées pour te donner envie. Ca porte même un nom, il s’agit du fameux “achat d’impulsion”. Couleur, texture, police d’écriture… plusieurs équipes passent beaucoup (beaucoup beaucoup) de temps à les créer voire même à les faire tester. C’est souvent bien fait et ça fonctionne… « c’est beau, ça doit être bon » et hop dans le panier !

Que ce soit nos yaourt préférés ou notre pâte à tartiner adorée, on les voit de près sans vraiment les regarder… Il ne s’agit pas d’être alarmiste mais simplement d’être plus attentif pour comprendre ce que l’on consomme. Chez juste au corps*, on te donne les clés pour décrypter les étiquettes et dénicher les produits les plus sains pour ta santé

 

Tout d’abord, l’étiquette d’un produit alimentaire comporte plusieurs éléments obligatoires pour pouvoir être distribué :

  • La provenance
  • Le poids
  • La liste des ingrédients mentionnant tous les composants du produit 
  • Les valeurs nutritionnelles
  • La date de péremption 
  • Les conditions de conservation
  • Le numéro de lot de fabrication

 

Certes, il y a plusieurs informations à regarder mais c’est une gymnastique à prendre. Première étape, on se focalise ici sur la liste des ingrédients afin que tu puisses facilement te repérer. On t’a aussi préparé quelques recos sur les valeurs nutritionnelles, les mentions légales et ce qui se cache derrière les logos.

1. Choisir une liste des ingrédients la plus courte possible 

Obligatoire, cette liste contient la composition exacte du produit. Plus elle est longue, plus il y a de risques d’y retrouver des produits ultratransformés. On a coutume de dire qu’au delà de 5 ingrédients, il faut se poser des questions et qu’à partir de 10, tu t’abstiens… Même combat si tu ne reconnais pas plus de 3 ingrédients dans la liste, tu passes ton chemin. 

Prenons au hasard la liste des ingrédients d’une tablette de chocolat dans un linéaire de supermarché (OK c’est pas vraiment un hasard car vu sa teneur en magnésium, c’est l’aliment anti-stress par excellence, on vous en reparle très vite :))

On ne compte pas moins de 17 ingrédients pour cette tablette de chocolat praliné… alors qu’en théorie le praliné c’est 3 ingrédients (eau, noisettes, sucre) avec du chocolat ! En se baladant dans les linéaires, on peut facilement trouver quelques références “chocolat praliné” plus clean…

 

Étiquette d’une tablette de chocolat au lait praliné – 17 ingrédients

 

2. Privilégier l’ordre des ingrédients

Les ingrédients sont classés par ordre décroissant d’importance. Ce qui signifie que le 1er ingrédient est l’ingrédient majoritaire de ton produit. Concernant le produit ci-dessus, on voit que l’ingrédient majoritaire de cette tablette de chocolat est le sucre… devant le beurre de cacao et le praliné qui, lui aussi, contient du sucre. Pas cool.

 

3. Reconnaître les sucres cachés

Sucres et graisses sont bien connus pour apporter du goût, de la texture, de l’onctuosité et des prix de revient moins élevés… Naturellement présents dans les produits, les industriels n’hésitent pas à rajouter du sucre dans des produits insoupçonnés comme les conserves, les soupes, le poisson fumé, le jambon…

Outre, les produits de consommation courante (sucre de canne, miel, sirop d’érable…) le sucre peut se cacher sous des appellations plus complexes à déceler. 

Pour faire simple, l’ensemble des intitulés qui finissent par “ose” (dextrose, glucose, fructose, maltose, saccharose…) sont des sucres. Idem pour tous les sirops, les cristaux de jus, les extraits de malt, la fécule ou encore l’amidon. Aussi, si un de ces termes apparait dans la liste des ingrédients, cela signifie que ce n’est pas un sucre naturellement présent dans le produit, mais qu’il a été ajouté. Donc le jambon et son dextrose… ciao !

Étiquette d’un paquet de jambon cuit à l’os

4. Repérer les graisses cachées

Un produit dont la liste des ingrédients commencent par beurre, ou huile sera un produit gras. Les graisses peuvent apparaître dans la liste des ingrédients sous des termes clairs tels que “matières grasses”, “huile” (tournesol, maïs, soja…) ou “beurre”. Cependant, comme pour le sucre, certains intitulés restent plus flous tels que : “huile végétale”, “matière grasse hydrogénée” ou “graisses végétalespartiellement hydrogénées”. Ces dernières sont à proscrire car ce sont des acides gras trans particulièrement néfastes pour ta santé.

5. Etre attentif aux additifs 

C’est également dans cette liste des ingrédients que tu trouveras tous les ingrédients controversés que l’on appelle les additifs. Il en existe 400 autorisés en France, et sont destinés à améliorer l’aspect (colorants), la texture (agents de texture, anti-agglomérants), le goût (arômes, exhausteurs de goûts, édulcorants) et la conservation (conservateurs).

Un rapport fait sur plus de 30 000 produits, publié en 2019 par l’Observatoire de la Qualité de l’Alimentation (OQALI), l’INRAE* et l’ANSES* montre que près de 4 références sur 5 contiennent au moins 1 additif(1). Dans la mesure du possible, mieux vaut les limiter voire les supprimer… Ci-après leur classement pour mieux les repérer.

Étiquette d’une tablette de chocolat ciblant les enfants…

 

Type Classification A éviter absolument
Colorants Série E100 E102, E104, E110, E122, E124, E129
Conservateurs Série E200 E250 = nitrite de sodium (étude en cours)
Antioxygènes Série E300 E310, E320 = BHA
Agents de texture :
émulsifiants, stabilisants, épaississants, gélifiants
Série E400 E400, E471, E473
Edulcorants, acidifiants, correcteurs d’acidité,
antiagglomérants, exhausteurs de goût, amidons modifiés…
Série E500
à E1505
E951 = aspartame
E952, E962

 

6. Jeter un oeil aux allergènes 

Il en existe 14 et doivent obligatoirement apparaître dans cette liste en plus gros, ou en gras, et/ou en italique. Les allergènes sont assez facilement repérables, tu trouveras la liste complète dans le tableau ci-dessous. 

Allergènes alimentaires 
Céréales contenant du gluten (blé, seigle, orge, avoine, épeautre, kamut) et produits à base de ces céréales 
Crustacés et produits à base de crustacés 
Oeufs et produits à base d’oeufs 
Poissons et produits à base de poisson
Arachides et produits à base d’arachide 
Soja et produits à base de soja 
Lait et produits à base de lait (y compris lactose)
Fruits à coques (amandes, noisettes, noix, noix de : cajou, pécan, macadamia, du Brésil, du Queensland, pistaches) et produits à base de ces fruits 
Céleri et produits à base de céleri
Moutarde et produits à base de moutarde 
Graines de sésames et produits à base de graines de sésame
Anhydride sulfureux ou sulfites 
Lupin et produits à base de lupin
Mollusques et produits à base de mollusque

7. Garder ses sens en éveil : odeurs et couleurs

De manière générale et au delà des dénominations, fait confiance à ton oeil et à ton nez, quand tu en as la possibilité. L’aspect du produit reste un bon indicateur. Un jambon trop rosé, un yaourt à la myrtille trop violet ou une huile de truffe très parfumée… c’est souvent mauvais signe ! Il ne faut pas hésiter à demander et à se diriger vers un produit qui peut paraître moins appétissant mais peut-être meilleur d’un point de vue nutritionnel.

8. Débusquer les “SANS”

Les « SANS » font partie d’une réglementation sur les allégations qui est très bien définie donc impossible d’y déroger, mais comme dans tout, il s’avère que ces « sans » peuvent être trompeurs. Afin de ne pas tomber dans le piège, ci-dessous un tableau qui reprend les principaux « sans » et à quoi cela correspond réellement. Et rappelle toi, c’est souvent le sucre ou le gras qui donne du goût aux produits donc un produit « sans sucres » peut très bien être riche en gras et vice versa ;). 

Dénomination Réglementation
Sans sucres  Le produit doit contenir « moins de 0,5% de sucres »
➡️ c’est une quantité très faible mais cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas !
Sans sucres ajoutés Ne signifie pas que le produit n’a pas de sucres naturellement présent 
Faible teneur en sucres Le produit ne contient pas plus de 5 % de sucres
Sans matières grasses  Le produit doit contenir « moins de 0,5% de matières grasses« 
➡️ c’est une quantité très faible mais cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas !
Sans graisses saturés  La somme des acides gras saturés et des acides gras trans ne dépasse pas 0,1%. 

Bibliographie

(1)https://www6.versailles-grignon.inrae.fr/aliss/content/download/4033/39777/file/OQALI_2019_Rapport%20Additifs_1.pdf

INRAE: Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement

ANSES : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.


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